Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Bidules et Petits Riens
Bidules et Petits Riens
Publicité
Newsletter
Visiteurs
Depuis la création 64 109
Pages
Derniers commentaires
Bidules et Petits Riens
4 juin 2019

Basquiat, l'enfant rayonnant

basquiatbd_couv

Paolo Parisi – Basquiat, l'enfant rayonnant – Editions Chêne – 123 P – Traduction Patrice Salsa

4ème de couverture :

Entre la fin des années soixante-dix et le début des années quatre-vingt, New York est un creuset où explosent la créativité, le graffiti, la contre-culture, au son de la musique post-punk et dans la frénésie des night-clubs. Le marché de l'art contemporain est à son apogée, les passions sont grandes et les artistes habités par une soif de reconnaissance et de rédemption.

Petit prince de ce nouvel art, Jean-Michel Basquiat s'illustre alors dans le graffiti mural sous le pseudonyme "SAMO" (Same Old Shit). Comme un météore, il accède au succès et sa rencontre avec Andy Warhol le propulse dans la célébrité. Mais cette existence fulgurante, vécue à l'extrême, sera brève et le jeune peintre meurt à 27 ans, victime de ses excès.

Mon avis sur ce livre :

Quand j'ai vu ce livre, j'avoue que j'étais curieuse car j'aime beaucoup l'œuvre de Jean-Michel Basquiat mais j'ai pensé que ce roman graphique n'allait pas beaucoup me plaire. En réalité je suis beaucoup plus sensible au dessin, aux couleurs, qu'au scénario, voire même aux personnages, alors quand j'ai vu ce rouge, ce vert, ce jaune et ce bleu en grands aplats qui piquaient les yeux j'ai pensé que ça allait être très compliqué… Et ce fut tout l'inverse, on a frôlé le coup de cœur ! Même si encore maintenant, je ne comprends toujours pas pourquoi. Le graphisme vient à l'encontre de tout ce que j'aime. Moi qui suis plutôt fan d'une palette de couleurs à la Enki Bilal, des détails, des subtilités de teintes… j'ai adoré ce roman graphique. Car finalement grâce à cette gamme de couleurs réduite, on se concentre sur le personnage, sur son histoire, son rapport à l'art. On va à l'essentiel, sans être parasité, par tout un tas d'autres choses. 

J'ai mis du temps à écrire cette chronique car j'étais déroutée par rapport à mon ressenti. J'ai adoré ce livre et en même temps je me sentais complètement frustrée par ma lecture. Peut-être parce qu'étant touchée par l'œuvre de Basquiat, il me manquait cette dimension artistique dans le roman qui se concentre avant tout sur l'humain. Et d'un autre côté, je comprends le parti-pris de l'auteur. Comment parler de l'œuvre de Basquiat, sans reproduire ses toiles ? L'auteur devait choisir un autre angle, cette urgence à vivre, à aimer, à expérimenter, à peindre et finalement à se détruire. En lisant ce livre, on se rend compte que l'on était alors dans un contexte artistique en pleine mutation, dans une société qui évoluait à toute vitesse et dans un monde de l'art qui vivait un tournant mercantile, provocateur et opportuniste.

Basquiat a toujours été pour moi le peintre de la fulgurance. J'ai toujours eu cette impression de rapidité, voire d'accélération du temps, en regardant ses toiles, comme s'il savait qu'il n'avait pas beaucoup de temps devant lui pour s'exprimer, pour laisser une trace. Une sorte d'urgence inconsciente de la précarité de la vie, du succès, de la reconnaissance. J'y vois une lucidité, une sorte de clarté inconsciente des réalités du monde et de ses travers. C'est quelqu'un qui m'a toujours touché à travers son univers, son trait incisif, son dessin direct et sans concession, mais aussi à travers cette jeunesse et ce talent partis trop tôt. Et c'est cette urgence que l'auteur a réussi à traduire à travers ce livre et c'est ce qui lui donne les qualités de ses défauts. Je me suis sentie frustrée à la fin de ma lecture, j'aurai aimé aller plus en profondeur, que l'auteur développe un peu plus sa collaboration avec Warhol, la façon dont Basquiat voyait sa peinture, son rapport au monde… Mais il y a tant à dire sur Basquiat, tant d'angles de lecture, tant de développements possible que je comprends le choix de l'auteur. Basquiat a vécu, peint, aimé dans l'idée que rien n'est acquis, tout est en mouvement avant de se retirer du monde pendant un temps à la suite de la mort d'Andy Warhol et de mourir d'une overdose quelques mois plus tard.

J'ai beaucoup aimé ce roman graphique, je trouve que l'auteur a très bien su retranscrire cette fulgurance que je trouvais dans l'œuvre de Jean-Michel Basquiat, à travers son graphisme et son angle de narration. Je remercie Babelio et les Editions du Chêne pour ce roman graphique qui m'a donné envie de redécouvrir l'œuvre de Basquiat.

Publicité
Publicité
Commentaires
Publicité