L'homme chauve-souris
Jo Nesbo - L'homme chauve-souris - Folio policier - 473 p. - Traduction Elisabeth Tangen et Alexis Fouillet
4ème de couverture :
Parce qu'une jeune Norvégienne a été sauvagement jetée d'une falaise à l'autre bout du monde en Australie, l'inspecteur Harry Hole de la police d'Oslo est envoyé sur place pour une hiérarchie soucieuse de l'évincer. Ce qui n'aurait dû être que routine diplomatique va se transformer en traque impitoyable au fur et à mesure de meurtres féroces qu'Harry Hole refuse d'ignorer. Autre hémisphère, autres méthodes... Associé à un inspecteur aborigène étrange, bousculé par une culture neuve assise sur une terre ancestrale, Hole, en proie à ses propres démons, va plonger au coeur du bush millénaire. L'Australie, pays de démesure, véritable nation en devenir où les contradictions engendrent le fantastique comme l'indicible, lui apportera, jusqu'au chaos final, l'espoir et l'angoisse, l'amour et la mort : la pire des aventures.
Mon avis sur ce livre :
J'ai lu ce policier pratiquement d'une traite en un week-end car j'ai beaucoup aimé l'histoire et surtout la façon dont l'auteur a construit son roman. Je suis toujours prête à voyager à travers les livres, découvrir un pays ou une ville à travers une enquête et l'arrière plan et l'environnement ont beaucoup d'importance pour moi. J'aime particulièrement les histoires où le pays devient presque un personnage à part entière et influe sur la psychologie des protagonistes. J'ai découvert une enquête intéressante dans un style vivant et facile à lire, entrecoupée de passages sur la culture, les légendes aborigènes et sur l'Australie.
Les personnages sont particulièrement intéressants et attachants et l'auteur prend le temps de les installer dans l'histoire. Harry Hole, le personnage principal, m'a beaucoup plu avec son passé tourmenté, son côté sombre et le retour de ses vieux démons dans la dernière partie du livre. La mise en valeur des personnages semble se faire un peu au détriment de l'enquête par moment avec certaines longueurs dans l'histoire, mais bizarrement c'est cette lenteur que j'ai particulièrement appréciée. Contrairement à certains romans policiers au rythme haletant, sans temps mort, qui promènent le lecteur de rebondissement en rebondissement et qui quelquefois me fatiguent au bout de 4 chapitres, j'ai aimé prendre mon temps pour rentrer dans l'histoire, découvrir la psychologie des personnages au fur et à mesure que l'on avance dans le roman, m'égarer sur les fausses pistes semées par l'auteur et visiter Sidney au fil des pages.
J'ai découvert la ville à travers les yeux de Harry Hole qui en tant qu'étranger se laisse guider par Andrew son collègue et pose un regard un peu extérieur sur l'enquête en cours. Le binôme qu'il créé avec ce policier aborigène fonctionne très bien et j'ai trouvé que leurs deux caractères se complétaient adroitement. L'un connaît parfaitement son environnement, sa culture et son pays, l'autre vient presque en touriste assister ses collègues australiens en tant qu'observateur norvégien, pays d'où est originaire la victime. Andrew est tiraillé entre deux cultures, celle de son peuple et celle des blancs où il évolue et où il a réussi à s'intégrer non sans difficultés. Au fil des rencontres avec les personnages hauts en couleur qui gravitent autour de l'enquête, l'histoire s'épaissit et prend de l'ampleur jusqu'au dénouement. Le seul bémol à ce livre, la fin que j'ai trouvé un peu rapide à mon goût par rapport au reste du roman, du coup je suis restée sur une petite déception. Le rythme s'est accéléré dans les tous derniers chapitres et certaines explications mont semblé un peu tirées par les cheveux, comme si l'auteur avait hâte de ramener son héros en Norvège...