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Bidules et Petits Riens
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Bidules et Petits Riens
14 septembre 2010

Angel

AngelElizabeth Taylor - Angel - 365 p. - Rivages poche - Traduit par Tina Jolas

4ème de couverture :

"Ce qu'Elizabeth Taylor a montré à travers ce récit haletant mieux qu'à travers toute prose moralisante, ce sont les dangers, les pièges de la littérature-miroir, qui s'enferme en sa propre ignorance et flatte chez le lecteur ses instincts de fuite égoïste. Angel raconte la grandeur et décadence d'une adolescente mythomane, qui deviendra l'un des auteurs les plus connus de son temps. A travers cette fresque où revit la belle campagne anglaise, un mariage avorté, deux guerres, l'existence de deux femmes recluses, ce qui est visé avec une lucide poésie, c'est aussi cela : la littérature qui endort et abêtit, la médiocrité des aspirations, la sottise des illusions jamais perdues, l'entêtement des natures tyranniques qui se croient invulnérables - l'aveuglement, en un mot, de ceux qui ne veulent pas savoir."
(Extrait de la préface de Diane de Margerie).

Mon avis sur ce livre :

Je crois que je n'ai jamais autant eu envie de mettre un bon coup de pied au derrière d'un personnage à la lecture d'un livre. Dès les premières pages je me suis dit "quel personne antipathique ! Je n'arriverai jamais à la supporter les 365 pages du roman". Angel méprise son milieu, ses parents, ses camarades de classe... Bref, rien dans le monde qui l'entoure ne trouve grâce à ses yeux, rien n'est assez bien pour elle, au point de s'inventer sa propre vie, voire sa propre famille... Jusqu'au jour où elle a une vraie révélation : elle va écrire. Il faut reconnaître qu'une telle détermination est digne de respect et qu'elle va finir par arriver à ses fins et même devenir une romancière célèbre avec un style plutôt "particulier", où écrire un mauvais livre devient un art à part entière. A partir de là, j'ai parfois hésité entre le rire et la pitié. Comment ne pas avoir envie de rire en imaginant la tête de ce pauvre éditeur recevant le premier manuscrit d'Angel à la prose ampoulée, comment ne pas se moquer de son côté tyrannique, excentrique et dominateur, son absence totale d'humour, prenant tout au premier degré... Et pourtant, comment ne pas avoir pitié d'Angel, imbue de sa personne à tel point que le monde peut s'écrouler autour d'elle, au point que même la mort de sa mère semble à peine la toucher, tout au plus la déranger dans sa "création".

Le personnage d'Angel domine le roman de toute sa superbe et de son intransigeance et les personnages secondaires s'ils servent de contrepoids ou de faire-valoir à Angel, n'en sont pas moins très importants et dans l'histoire, et dans la vie de cette dernière. Sa rencontre avec Nora et son frère Esmé sera déterminante dans sa vie. Esmé dont elle tombe éperdument amoureuse sera la seule personne digne d'intérêt à ses yeux et il réussira la prouesse qu'elle s'intéresse enfin à quelqu'un d'autre qu'à elle-même. La disparition de ce dernier marquera un tournant dans le roman et dans la vie d'Angel, à partir de là, son inspiration commence à lui faire défaut, ses livres ne se vendent plus et l'argent vient à manquer au point que le vide se fait au propre comme au figuré autour d'elle. Son éditeur a vieilli et a été remplacé, ses lecteurs ont disparu, ses domestiques quittent le navire, ses meubles et ses bijoux sont vendus pour payer la note de l'épicier ou du boucher et cette immense maison est devenue une coquille vide où le temps s'est arrêté. Seule la fidèle Nora devenue au fil du temps gouvernante, intendante, assistante, cuisinière réussira encore à tenir la barque et à donner l'impression à Angel que la vie continue comme si de rien n'était. La fin du livre n'en est que plus triste et pathétique et laisse un goût amer au lecteur.

J'ai aimé ce roman car malgré son caractère peu sympathique, on a envie de voir évoluer Angel au fil des pages même si la fin du livre est prévisible. Par contre je suis d'accord avec certaines critiques que j'ai pu lire, j'étais un peu déçue par l'inaccessibilité du personnage. J'ai l'impression qu'excepté peut-être à travers sa relation avec Esmé, à aucun moment on a vraiment accès à l'intimité d'Angel. Le roman décrit des faits, des considérations ou de simples pensées en relation directe avec des événements mais on n'obtient pas vraiment les clés de ses pensées profondes, jamais Angel ne s'épanche ou ne se laisse aller à une véritable introspection. C'est dommage car un tel personnage aurait mérité que l'on approfondisse un peu plus cet aspect.

"Un jour, il aperçut un grand cactus dans la vitrine d'un fleuriste. D'une poussée malingre et hérissée de piquants s'était épanouie une immense fleur inquiétante, solitaire et incongrue, un monstrueux accident. Et il avait songé à Angel".

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Commentaires
N
çà fait un bail que je n'ai pas ouvert de livre et tu m'as donné envie de lire celui là!!! A bientôt!!!
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M
bises et bon week end, Marylin
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H
Antipathique ou pas, tu m'as donné envie de le lire! Merci Nathalie!
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O
Tes analyses sont toujours riches et très intéressantes. Elles me donnent systématiquement envie de trouver le livre et d'en démarrer la lecture !<br /> Bonne soirée
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M
bonsoir Nathalie.j'adore quand tu nous décris un livre,on a de-suite l'envie de l'avoir en notre possession pour le lire des que l'on trouveras un peu de temps.merci de prendre le temps....bise.Marie
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