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Bidules et Petits Riens
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Bidules et Petits Riens
27 avril 2018

Le Prince des Ténèbres

Leprince_couv

Hélène Calvez – Le Prince des Ténèbres – Editions Erick Bonnier – Collection Encre d'Orient – 262 p.

4ème de couverture :

En 1170, Saladin est maître de l'Egypte, mais son pouvoir est fragile. L'un de ses amis meurt de façon inexpliquée. Saladin entend bien ne pas laisser ce crime impuni : il charge donc le philosophe juif Maïmonide, son médecin personnel de lui trouver un savant capable d'apporter une réponse à ce mystère.

C'est un chrétien qui se présente. S'ouvre alors un immense jeu de dupes. Car, c'est pour un autre objectif que l'Eglise de Tolède l'a autorisé à se rendre en Egypte. Ce que l'Eglise ignore, tout comme Saladin et Maïmonide, c'est que l'homme qui vient d'entrer en Egypte est le Prince des Ténèbres. Fondé sur des faits historiques et des personnages connus, ce roman est une enquête sur fond de millénarisme.

Mon avis sur ce livre :

Je me suis plongée dans ce livre sans savoir de quoi il parlait, je connaissais l'auteur à travers l'un de ses précédents romans que j'avais beaucoup aimé et cela me suffisait pour avoir envie de découvrir son nouveau livre. Je lis rarement les résumés dans leur globalité, si je ne connais pas l'auteur je veux juste savoir de quoi parle le livre (relations familiales, période historique, lieux, thriller, fiction, essai…). C'est aussi pour cela que j'évite de lire ou de regarder les vidéos des bloggeurs qui chroniquent un livre que je n'ai pas encore lu. J'aime l'effet de surprise, découvrir au fur et à mesure et surtout ne pas avoir d'idées préconçues. Là, je ne savais pas du tout à quoi m'attendre, seul "roman historique" sur la couverture me donnait quelques pistes et je savais que c'était une enquête après un empoisonnement. Mais j'aime les enquêtes, le mystère, l'histoire, donc tout était réuni pour que je passe un bon moment de lecture. Et ce fut le cas… mais à ma grande surprise pour tout autre chose que ce qui me séduit habituellement.

Dans ce roman, ce n'est pas tant l'enquête en elle-même qui m'a plu mais l'ambiance générale, les descriptions, les personnages, l'atmosphère de la ville, le parfum des rues… D'habitude je fonce à travers les pages de ce genre de roman, avide de découvrir la suite des événements, anxieuse de connaître la prochaine victime, heureuse de trouver quelques pistes de l'intrigue. Ici, ce fut tout le contraire, je savourais chaque page, je prenais mon temps, j'avançais lentement dans ma lecture. L'enquête est prenante et sort des sentiers battus mais pour moi ce n'était pas l'élément central du livre. C'est la ville de Fustât qui reste le pivot de ce roman, ses riches marchands, ses intrigues, ses érudits… A travers les yeux surpris d'Avendeuth, narrateur de l'histoire, on découvre un monde musulman qui n'a rien à envier à l'Espagne de l'époque, tant par la richesse de sa culture que par sa pensée philosophique. Un pays qui va réussir petit à petit à changer Avendeuth, à le sortir de cette espèce de léthargie sensorielle dans laquelle il se complait. Lui qui se voit comme la main de Dieu, comme le Prince des Ténèbres, détaché de toute humanité, semble au fil des pages se réveiller au monde qui l'entoure. Car oui, il est particulièrement antipathique, on n'arrive pas à s'attacher à ce personnage et on se dit qu'autant de pages en sa compagnie risque d'être compliqué ! C'est sûrement l'un des points négatifs pour moi. J'aurai aimé avoir affaire à un personnage moins froid, plus vivant, notamment dans la première partie du livre… Mais heureusement, au fur et à mesure que l'enquête avance, qu'il rencontre les autres protagonistes de l'histoire, suspects ou simples témoins, on le voit entrouvrir la porte aux plaisirs des sens. La nourriture, la sensualité, la beauté du monde commencent à le toucher, voire à l'émouvoir. On sent qu'il est capable de continuer à évoluer et qu'il peut abandonner les ténèbres pour faire entrer un peu de lumière dans sa vie. 

J'ai particulièrement apprécié l'écriture, j'avoue que par moments, j'ai retrouvé ce qui m'avait tant plu dans Soufi, mon amour d'Elif Shafak, une atmosphère particulière, un style descriptif et riche totalement immersif. On déambule avec Avendeuth à travers les rues de Fustât, on goûte en sa compagnie les mets les plus parfumés, on découvre à travers ses yeux la richesse des tissus, à travers son nez, les odeurs de la ville ! Je trouve que ce personnage à un vrai potentiel pour devenir un héros récurrent dans d'autres aventures qui nous mèneraient vers l'Italie ou l'Orient de l'époque… En tous cas, j'ai beaucoup aimé mon voyage.

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Commentaires
D
Bonjour Ikebukuro, je sens que ce roman pourrait me plaire. Rien que la couverture me donne envie. Bonne journée.
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