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Bidules et Petits Riens
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Bidules et Petits Riens
4 janvier 2011

Double faute

double_fauteLionel Shriver - Double faute - Editions Belfond - 445 p. - Traduction Michèle Lévy-Bram

4ème de couverture :

Un soir à New York, lors d'un match de tennis improvisé, Willy rencontre Eric. Elle est joueuse professionnelle, battante et accrocheuse, il est tennisman dilettante mais étonnamment doué. Entre eux, c'est le coup de foudre. Ils se marient. Et les difficultés commencent.

Car la douceur des débuts dans l'Upper West Side fait bientôt place à la compétition. Une rivalité professionnelle et amoureuse acharnée, jusqu'à l'ultime balle de match, ce moment décisif où aucune faute n'est plus permise et où Willy aura à faire un choix crucial.

Mon avis sur ce livre :

J'ai bien aimé ce roman qui se déroule comme un match de tennis avec deux partenaires qui développent un jeu complètement différent. L'un faisant un travail de sape en fond de cours et l'autre se démenant comme un beau diable pour tenter de sauver le match en modifiant sa technique de jeu pour obliger son adversaire à réagir. Le titre Double faute est tout à fait représentatif de l'histoire que l'auteur nous présente. Qui est responsable de l'échec annoncé de ce mariage ? Qui plombe continuellement la situation ? Qui se voile la face en essayant de sauver les meubles ?

C'est étrange comme cette romancière a le don de créer des personnages particulièrement énervants... Comme dans son roman précédent, les protagonistes ont le chic pour montrer leur côté le plus détestable. Willy, championne depuis son plus jeune âge, pour qui le tennis est toute sa vie, devient jalouse, aigrie, mesquine voire méchante face aux succès de son compagnon. Mais Eric n'est pas en reste non plus, imbu de lui-même, n'envisageant pas l'échec et méprisant ses adversaires de cours... L'histoire devient le récit excessivement précis de deux vases communicants. Plus l'un réussit et plus l'autre rentre dans une sorte de spirale infernale de la défaite, plus l'un grignote des places au classement des meilleurs joueurs et plus le second amorce une longue descente aux enfers et se voit rétrogradé au fil des mois. Au point que chaque match gagné par Eric devient le symbole de l'échec de Willy entraînant rancoeur et aigreur. Tout devient alors prétexte à critiques acerbes et reproches, faisant ressortir le côté le plus mesquin de chacun. Willy en veut à Eric de sa réussite mais elle lui en veut aussi de faire ressortir chez elle des sentiments qu'elle sait méprisables, la transformant peu à peu en harpie du quotidien.

Comme dans La double vie d'Irina, Lionel Shriver nous décortique à merveille la psychologie d'un couple que tout aurait dû réunir et souder autour d'une passion commune et qui va se déchirer au quotidien à travers une rivalité inavouée. Le récit d'une défaite annoncée est particulièrement brillant, les caractères des personnages se dévoilent au fur et à mesure de la progression de l'histoire et les dialogues se jouent comme un match où tous les coups sont permis. Cette fois encore l'auteur a réussi à m'intéresser à une histoire de couple qui à première vue ne m'aurait pas spécialement tentée. Je ne suis pas sportive et j'avais un peu peur en attaquant ce livre que le langage tennistique et les descriptions de matchs m'ennuient rapidement mais ils sont tellement intimement liés à l'histoire de ce couple que je les ai trouvés parfaitement à leur place tout au long du récit. Seul bémol, quelques longueurs par moment qui plombent un peu le rythme du roman et une Willy particulièrement agaçante qui passe la majorité de son temps à se regarder le nombril au point que j'ai fini par prendre en pitié ce pauvre Eric dont le seul défaut est d'aimer sa femme jusqu'à la balle de match finale.

Je remercie Livraddict et les Editions Belfond pour m'avoir fait découvrir cet auteur à travers ce double partenariat.

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Commentaires
C
Tentant en effet. Une lecture prochaine en perspective. Merci du conseil
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N
Lors de mon passage en France, j'ai fait le plein de livres. Ma valise n'était malheureusement pas assez grande pour tout prendre... <br /> Je ne connaissais pas cette romancière mais j'ai été intriguée par son prénom peu féminin et après quelques recherches, j'ai compris pourquoi Margaret Ann est devenue "Lionel"... Bon dimanche!
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C
Ma liste est longue mais elle va encore s'aggrandir..... et un de plus!
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C
Bonne année 2011 remplies de petites croix et de jolis livres<br /> bizzz<br /> Cécile
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L
ah rien a faire je ne résisterais jamais a tes lectures !! un de plus de noté sur ma longue liste
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