Le bureau des chats
Kenji MIYAZAWA - Le bureau des chats - 95 p. - Picquier Poche
4ème de couverture :
Un recueil de contes inédits par l'une des grandes figures littéraires du Japon, dont l'humour et le merveilleux ont toujours, comme chez Andersen, une résonance intime et douloureuse. Dans un univers de fantaisie et de mystère, ces histoires ont parfois la saveur des fables et ce sont souvent de vrais drames qui ont lieu, dont les protagonistes sont des enfants, des animaux, des plantes ou même des étoiles. Ce n'est pas dans l'intention de divertir les enfants qu'il les écrivit : il portait en lui la nécessité d'écrire ces contes destinés à un âge universel.
Petite info :
Je me suis inscrite il y a quelques temps au challenge de lecture "In the mood for Japan" organisé sur le site "Le grenier à livres". Je trouvais l'idée de ce challenge vraiment intéressante et vous pourrez trouver toutes les infos sur le site de Choco. Mon but en m'inscrivant à ce challenge était de découvrir d'autres auteurs japonais que ceux que j'affectionne déjà.
Mon avis sur ce livre :
Cinq petits contes poétiques et cruels mettant en scène nos principaux travers d'êtres humains à travers la vie des animaux, des dieux, des plantes ou des insectes : l'on retrouve la méchanceté, l'envie, l'orgueil, la jalousie... Cinq petites histoires qui invitent à la réflexion et mettent le doigt sur la cruauté de nos propres comportements. J'ai beaucoup aimé la façon dont l'auteur fait vivre ses personnages à travers un style imagé et très vivant où le dialogue tient une place prépondérante. L'on retrouve à travers ses contes les grandes lignes de son oeuvre littéraire et de son inspiration : la lutte incessante entre le bien et le mal, le libre-arbitre, le rejet de la différence...
Ces contes ne finissent pas forcément très bien, ils ne sont pas non plus destinés aux enfants, même s'ils n'ont rien à envier à la cruauté de la littérature dite "enfantine" car si l'on relit certaines de ces histoires avec nos yeux d'adultes, que lit-on en réalité ? Hansel et Gretel, Le petit Poucet, Peau d'Ane, Le vilain petit canard... et je ne parle pas de La petite marchande d'allumettes, l'horreur ! Dracula à côté c'est de la gnognote... Petite, ces histoires me filaient une trouille bleue ! Mais ici certaines fins deviennent jubilatoires, j'ai adoré le conte de "L'araignée, la limace et le blaireau", trois personnages méchants et peu recommandables qui passeront leur triste vie à persécuter plus faibles qu'eux mais qui finiront de bien vilaine façon... ou la fin tragique et poétique du "Faucon de nuit devenu étoile".
Un univers très particulier, qui interpelle le lecteur, qui peut vraiment surprendre mais qui m'a beaucoup plu. Et cette fois je n'ai pas eu peur...